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5 avril - Les sulfures

La personne ayant accumulé les éléments visibles dans notre petit musée avait maîtrise de verrier dans une verrerie de la vallée du Gier. Dans nos collections nous montrons des pièces tantôt manufacturées par lui-même et d’autres souffleurs.


Ici, pour commencer ces présentations ‘verrières’, nous présentons ce qu’on appelle des sulfures boules de verre. Il s’agit là d’objets décoratifs fabriqués en attendant que la ‘culée’ (quantité de verre en fusion dans le grand creuset tenu dans le four à verre) arrive à température idéale pour les travaux de production. L’art de ‘joindre l’utile à l’agréable’ en quelque sorte, mais aussi d’arrondir les fins de mois, car ces petites productions à ces époques du début du 20ème siècle servait de cadeau ou vendu 3 francs-6sous suffisante pour l’achat du tabac mensuel par exemple.



Un petit sulfure, en spirale de couleurs très chatoyantes, tient une place d’honneur dans nos vitrines. Notons qu’habituellement ces ‘boules de verre’ sont reconnues pour être fabriquées vers la fin des 18ème et 19ème siècles. Cependant, cette superbe petite pièce ne pouvait avoir été faite par notre verrier. Sa qualité de maître lui avait permis de s’être vu offrir par un des maîtres de la verrerie (à ces époques, ce genre d’industrie appartenaient à des familles aristocratiques, au demeurant jusqu’à la Révolution un Maître-verrier ‘portait l’épée’ !), au moment d’en prendre sa retraite, cet exceptionnel et très beau ‘sulfure’ expertisé de l’époque de François 1er (16ème siècle). Une petite pièce par la taille mais grande par ses qualité et rareté. C’est une des pièces que le visiteur peut voir dans une collection approchant la centaine de ‘sulfures’ au gré des différentes vitrines en contenant selon les thèmes religieux ou simplement décoratifs, inclusions de crucifie par exemple, ou chargés d’initiales du destinataire.


Ce sont des demi-sphères, d’environ 10 à 12 cm de diamètre, légèrement aplaties présentant souvent des couleurs mêlées parfois sur plusieurs niveaux. Leur aspect d’abord désuet mais décoratif les transformera, peu à peu, ces objets verriers en ‘presse-papier’ de bureau… ou plus sommairement de calage pour les volets ou les portes, et encore scellés sur les dalles tombales d’anciens verriers de cette commune. Ensuite, ces ‘pièces de verre coloré’ deviendront des poignées de portes pour meubles bourgeois, de ‘boule d’escalier’ (au bout de la rampe). On en trouvera également, en plus petite taille (6mm), en tant qu’ ‘épingles de dentelières’ comme nous en retrouverons parfois sur des ‘carreaux de dentelière » dans les musées de cette sorte. Ce sont alors les têtes d’épingles qui seront composées de pâtes de verre coloré souvent aux couleurs personnelles choisies par la dentelière. Ces pièces disparaîtront vite des vitrines car assez fragiles. Peu couteuses, on ne leur accordait que peu d’intérêt sauf leur marque de propriété.

Le terme ‘sulfure’ vient aux premières origines de cette manufacture de verrier attendant la bonne température du verre avant de le travailler. En effet, au départ les ‘souffleurs’ vont utiliser des sulfures de roche broyés colorés naturellement. Car, seules ces matières minérales supportaient les fortes chaleurs et la masse de silice fondue pouvant modifier, voire neutraliser, les couleurs de débris de verre à ces époques lointaines. Nous trouvons des éléments de la sorte dans les vitrines de musée montrant des objets des époques égyptiennes, celtes et gauloises considérant cela à valeur identique à des bijoux de grand prix. C’est ainsi qu’on en trouvera dans certaines tombes, même néolithiques, avec des perles de verre portées en bijoux appréciés autant des femmes que des hommes de ces époques si lointaines. C’est l’ancienneté de ces objets de verre manufacturés par l’homme qui en fera la valeur par la rareté des découvertes de la sorte. Ensuite, les méthodes de travail sur le verre en fusion ayant évolué ce seront des éclats de verre qui serviront de ‘bouillon’ en remplacement des vieux sulfures minéraux d’origine ancienne. Le verrier, à cet effet, gardera des morceaux de verre colorés cassés lors des manipulations ou défauts de chauffe ou fontes. Il les broiera à l’aide d’un simple moulin à café qu’il utilisera comme avec de vulgaires grains de café… C’est pourquoi on trouvait des moulins de la sorte vers les ateliers de verrerie en décoration… La fin de ces travaux de manufacture propre aux vieux verriers aura lieu au début du 20ème siècle et avec eux disparaîtront ces fascinants travaux aboutissant aux ‘boules de verre’. Des verreries modernes, maintenant, présentant des travaux de ‘souffleurs de verre aux touristes en mal d’objets souvenir insolite… C’est tout ce qu’il reste de ces travaux auxquels s’adonnait mon ancêtre à l’origine des collections d’un autre temps.

Encore un détail… vous allez commencer une collection de ‘sulfure boule de verre’ ? Alors vous devenez un adepte de la ‘Scalaglobuphile’, à savoir celui qui va collectionner ces étranges verreries d’un autre temps. Et c’est bien !


André Douzet

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