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30 mars - les Ouchebtis

La visite de notre musée s’engage dès l’entrée par quelques commentaires concernant les collections rassemblées par un seul homme durant toute sa vie, car, fasciné par tout ce qui pouvait sembler insolite, irrationnel étrange mais toujours depuis des objets, éléments tangibles… qu’il pouvait engranger et montrer . Il se plaisait à préciser que toute sa quête provenait de notre région (Loire, Haute-Loire, Ardèche, Lyonnais, Isère, Drôme) et généralement de France pour ceux plus rares hors notre région du centre.


Le visiteur, après cette présentation, est invité à commencer l’exploration de nos reconstitutions et vitrines, par le premier décor étant celui de… l’Egypte antique ! Petit instant de surprise et sourires car dans la vitrine de ce décor s’alignent surtout des albums de B.D. petite voitures des collections ‘Tintin’ et Black et Mortimer’ (liées aux aventures égyptologiques), figurines en provenance de boutiques situées dans les grands musées, au moment de quitter les lieux, au moment où on éprouve l’envie d’acquérir quelques souvenirs, figurines par exemple. Parmi ces dernières on trouve des ‘vases canopes’ divinités égyptiennes et objets rituels conséquents, avec finalement une statuette du doux nom de Oushebtis… De nombreux musées en montrent par centaines.


Cette statuette (à l’origine ‘Chabtis’, ‘Shaououabtis’, elles finissent généralement sous le nom d’Ouchebtis) est une figurine liée au culte des morts égyptiens. Elle restera un serviteur taillable et corvéable pour le défunt, et se substitue à lui dans les corvées journalières et domestiques dès l’appel d’Osiris dans le royaume des morts. A ce propos parfois les petits personnages (de 10 à près de 30 cm selon les époques dynastiques) sont représentés, avec les habits courant à ces époques, équipés de divers outils agricoles et toujours en position ‘osiriaque’ (en momie). En bois, métaux, pierre ou argile émaillée elles sont habituellement au nombre d’un par jour, cependant au nombre de 413 pour la sépulture de Toutânkhamon… et un peu plus de 4300 pour le seul musée du Louvre…


Maintenant, il est temps de revenir aux serviteurs des morts égyptiens que le visiteur peut voir dans notre petit musée, dans la reconstitution d’un mastaba et jusque-là on pourrait penser à quelques vestiges ramenés d’un voyage au pays des pyramides. Ils sont au nombre de 3 (le 4ème, plus sombre et net, est une copie récente) et probablement datables de la seconde dynastie. Certes, mais on se souvient, comme le guide nous l’explique, que toutes les pièces proviennent de France et notre visiteur peut se demander si on n’est pas devant l’exception confirmant la règle. Pourtant, il n’en est rien car ces éléments de tant de siècles en arrière ont bien été retrouvés en France et plus particulièrement dans le secteur de Tarascon d’Ariège, au pied mont des Pyrénées. Cependant leur existence resterait une importante énigme si nous n’avions plus d’éléments de réponse apportés par notre collectionneur d’étrange d’autre fois en France.

C’est ainsi qu’il apprend qu’un prêtre d’Ariège, l’abbé André Glory, bien connu des milieux spéléos ou il fait référence et maîtrise. Il explore la région de Vicdessos, Ussat et ses alentours avec son équipe spéléologique dans les années 1940. Il explore et inventorie les réseaux souterrains naturels qui truffent le sous-sol de la région. C’est au cours de telles investigations qu’il va faire une découverte des plus étranges. Certes, ces explorations des mondes souterrains conduisent nous spéléos à faire de fascinantes découvertes de vestiges humains, graffitis, tessons de poteries ossement animaux et humains mais surtout… d’un lieu ayant reçus des vestiges d’hommes, et pourquoi pas de femmes, venus de l’Egypte antique. L’abbé Glory, va bien entendu faire des photos de leurs découvertes décoiffantes… des croquis, des relevés de galeries d’accès. A cette époque la découverte s’arrêtera à quelques conservateurs de musées locaux et jusqu’un ‘Musée de l’Homme’ de Montpellier. L’après-guerre réclame d’autres priorités et cette extraordinaire mise à jour reste au placard puis direction les oubliettes… On pourrait croire au canular, bien entendu, si André Glory n’avait consigné ses notes dans des compte-rendus et que nous ayons fini par en retrouver une copie (mise dans la vitrine concernée).


C’est ainsi que nous trouvons d’autres éléments dont nous vous gardons le plus merveilleux pour plus loin. Un conservateur de Montpellier, il y a plus de 40 ans, nous ayant obligeamment reçus, nous avait donné l’hypothèse scientifique et humaine de la très probable raison d’une présence d’un tombeau égyptien, même des plus sommaires et frustres, expliquant la présence de ouchebtis, amulettes qu’emportait le mort avec quelque bijoux en or vers sa dernière demeure sous la protection du Dieu Horus !!! Une bonne partie de ce dépôt avait été récupéré et conservé par un ami du prêtre spéléo. Au décès de ce dépositaire la transmission de ce lot d’antiquité se fit de telle façon qu’il nous fut remis en final faute d’héritier de cette personne… Ce sont ces merveilleux témoins que nous avons déposés partiellement dans cette vitrine ouverte sur l’au-delà des morts égyptiens et l’œil bienveillant d’Horus.


Nous avons tout entendu, comme hypothèses depuis, que quelques amateurs apprenaient cet émouvant dépôt vieux de plus de 4000 ans. Ainsi nous avons eu droit aux petits hommes bleus, verts, la tête couverte d’antennes, des atlantes et mêmes des martiens !!! Pour nous l’extraordinaire reste loin des délires et fantasmagories… l’extraordinaire, pour nous reste dans l’ordinaire des humains et qui dépasse de loin les idioties en la matière.

Certes l’Humain occupa très tôt cette contrée puisque nous trouvons à peu de distance les extraordinaires peintures pariétales de Niaux, les grottes de la ‘Cathédrale’, du tombeau de Pyrène… puis arrivent les Celtes Ligures, les gaulois, les romains et le Moyen-Age avec les Albigeois fuyant la fureur de la croisade les exterminant (plusieurs centaines d’entre eux se feront coincés dans une grotte puis enfumés et emmurés vivants pas loin de là… et puis la commanderie templière de Miglos, les grottes du St Graal, nous en passons et des meilleurs. Et enfin ce dernier détails encore plus émerveillant que les autres : Glory fait sa découverte pas loin d’un village qui meurt par manque d’habitants. Un village du nom de… ORUS !!!! ça ne peut pas s’inventer car chacune et chacun peut le vérifier sur une carte d’état-major.


C’est ce voyage entre le royaume des morts égyptiens emportant leurs serviteurs aux tréfonds des entrailles pyrénéennes, puis une odyssée emportée par un père curé (paradoxe quand tu nous tiens) entre peintures préhistoriques et Parfaits Cathares suivis d’homme médiévaux d’un ordre sévère allant mourir en Palestine… Le temps et notre histoire ne serait-il qu’une boucle se refermant dans notre musée de l’étrange ?… c’est à nos visiteurs de nous répondre.

En hommage à A. Glory


André Douzet

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