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18 avril - l'enfant poisson

Parmi les créatures dépassant notre entendement hébergées dans les vitrines du musée de l’étrange, certaines sont parfois vraiment hors du commun. Elles illustrent l’insolite présenté aux confins des zones les plus obscures et monstrueuses de certains ‘cabinets de curiosité’ ou pire encore. Des endroits oubliés, dont on pourrait penser qu’ils n’existent qu’au plus profond de notre imaginaire cauchemardesque où des recoins innommables de collections assemblées par quelque docteur Frankenstein ou de démoniaques docteurs Moreau terrés au fond de leur île maudite comme une tarentule dans sa toile.


De fait, ces ‘créatures’ sont cataloguées dans les fichiers ‘monstres’ qu’ils soient en fin de compte presque sympathiques, répugnants ou carrément du domaine des délires les plus fiévreux de notre imaginaire ténébreux poussé à son paroxysme. Les collecteurs de l’innomé, autrefois, parcouraient la campagne dans ses recoins les plus lointains là où aucune religion, ou toutes divinités bienveillantes confondues ne posaient plus leurs regards. Dans ces contrées de l’oubli, l’inimaginable avait parfois lieu et perdurait le temps que la vie pouvait laisser à des organismes hors du commun hors même de notre univers. Des créatures souvent condamnés à une fin quel qu’elle soit, des êtres que certains cataloguaient de diaboliques et pourtant des êtres quand même amené d’une façon ou d’une autre à la vie, une manière que nul ne pourrait équitablement juger et encore moins condamner en fin de compte.


A la fin de leur vie, ces collectionneurs savaient que souvent leurs quête d’éléments finissaient aux oubliettes ou des flammes salvatrices et bien peu de ces ‘curiosités’ parvenaient à échapper à la destruction. Pourtant, c’est sans compter sur l’opiniâtreté de certains des responsables de l’approvisionnement de nos collections, qui poursuivent, poursuivent, et poursuivent toujours d’improbables pistes oubliées de tous. C’est le cas de Jean, un des plus fidèles du bureau qui jamais n’a abandonné une recherche avant d’en avoir trouvé les fruits. Des fruits dont il finit par apprendre la présence en Helvétie et après de longues tractations eut-il la chance de pouvoir en conclure favorable l’issue et rapporter dans ses bagages la créature tant convoitée depuis des années. C’est cette étrange créature, naturalisée par un spécialiste en la matière, qu’il nous confie pour exposition sur le sujet.


Il s’agit selon les dires d’experts, en créatures de l’étrange, de ce qu’il est commun dans ces sujets d’appeler un enfant-poisson ou, encore, enfant sirène. Les plus antiques folklores racontent qu’il y aurait eu, dans des contrées aujourd’hui submergées par les derniers déluges, des accouplements expérimentaux entre humains et des poissons, voire encore plus rare des sirènes !!! Les vieux récits légendaires font même mention que ces ‘échanges’ aient pu se montrer satisfaisant au moins durant la gestation, mais qu’ensuite la vie ne se soit avouée impossible. Impossible dans des conditions biologiques au vu des contingences atmosphériques et autres sur les plans moraux et mythologiques. Impossible ensuite lorsque le ‘médecin accoucheur’, complètement effaré par ce qu’il venait de ‘mettre au monde’, prenait la décision de mettre fin sur l’instant à cette pauvre créature sans doute incapable de survivre dans notre monde et hors du sien moitié amphibien-moitié humain.


Nous sommes là devant un être dont les membres inférieurs se sont soudés durant sa gestation. A cela s’ajoute la malencontreuse tentative de vivre d’une seconde créature, plus réduite ayant pu s’implanter et ‘parasiter’ l’enfant-sirène… tel qu’on peut le remarquer avec une tête surgissant des entrailles du ‘porteur’, bien évidemment à son insu comme on s’en doute. Des malformations de la tête ne pouvaient qu’être conséquentes à de telles expérimentations de laboratoire, ou d’accouplements spontanées d’êtres de deux espèces complètement incompatibles à l’origine avec pourtant une fécondation seulement tentées par quelques divinités oubliées et ayant survécus aux confins d’abimes ou insondables abysses… Aucune chance de vie pour ces créatures oubliées de tous les dieux, et condamnées à l’extinction de leur espèce, puis à finir incinérées ou dans un récipient de formol et remisées au fond de ‘cabinets de curiosités’ des plus étranges, diaboliques et mythiques… des endroits où même l’innomé se cache la face en les regardant. C’est une de ces créatures de ce genre que notre ami Jean a pu retrouver après des années et des années de traques et recherches parfois au péril de lui-même et nous amener en pensionnaire dans notre petit musée de l’étrange.


Mais au fait… peut-être douterez-vous de cette étrange histoire entre royaumes d’impossibles créatures, réalité et fiévreux cauchemars aux confins d’une fiction aussi inquiétante que le serait la réalité. C’est à nos visiteurs de décider de cette véracité ou l’étrange devient plausible… Bonne visite dans le cabinet de curiosité.


André Douzet

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